Premier dîner débat du CADO :
Les futurs possibles de la Francophonie en 2025
Autour du livre de Christine Desouches « De la Francophonie » Edition : Débats publics

Ce dîner débat a réuni une vingtaine de personnes de tous les horizons de la Francophonie, autour d’un délicieux dîner libanais dans une ambiance conviviale.
Le nombre volontairement limité de convives et la configuration autour d’une grande table ont facilité les échanges qui ont eu lieu entre la conférencière et les participants mais aussi entre les participants entre eux, comme dans un dîner amical.
Christine DESOUCHES a ouvert le débat en faisant un exposé brillant sur l’historique et l’évolution de l’Institution Francophone, des premières associations francophones à l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), l’Agence inter-gouvernementale de la Francophone (AIF) puis l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) dénommée ainsi en 1998, à Bucarest, par le premier Secrétaire général de la Francophonie élu à Hanoi, en 1997, suite à la réforme substantielle de la Charte de 1970.
Elle a particulièrement insisté sur le fait que, depuis l’origine et plus spécialement dans l’esprit des Sommets tenus régulièrement depuis 1986, à Versailles, la Francophonie se présente comme une galaxie d’acteurs regroupant, l’OIF, mais aussi tous les opérateurs de la Francophonie (AIMF, AUF, Senghor Alexandrie, TV5 Monde) aux côtés de l’Assemblée parlementaire (APF), et sous l’autorité précisément du ou de la Secrétaire général (e) de la Francophonie, de toute la Francophonie, certes premier responsable de l’OIF, mais tenu de veiller dans le même temps à la bonne marche de l’Ensemble.
Il (Elle) s’est vu conférer en outre, en 1997, un rôle politique en vue notamment de la prévention et du règlement des crises et des conflits, l’Administrateur (trice) étant plus particulièrement chargé du volet « coopération » de l’ancienne AIF.
La concurrence qui s’est installée dès le début entre le Belge Roger DEHAYBE, administrateur et le Secrétaire général, Boutros Boutros-Ghali, a brouillé durablement les cartes du dispositif qui demeure en tout état de cause complexe, à l’image de la Francophonie elle-même. L’OIF oscille ainsi suivant les périodes entre coopération et politique mais la modicité de son budget ne lui permet pas d’avoir un véritable impact en termes de coopération !
Quant à la dimension politique, fortifiée par l’adoption en 2000 de la Charte des valeurs communes qu’est la Déclaration de Bamako, soutenue par un dispositif de sauvegarde pouvant aller jusqu’à la suspension de l’OIF, elle a suscité progressivement, après les périodes de gouvernance fertile de Boutros-Ghali, puis du Président Abdou Diouf, de nombreux questionnements.
En cette année des 25 ans de la déclaration de Bamako, le retrait récent de l’Organisation de trois de ses pays membres (ceux de l’Alliance des pays du Sahel, Niger, Burkina-Faso et Mali) au rôle historique, a conforté ces appréhensions et invite à une vaste réflexion sur le corpus de valeurs lui-même et les mécanismes destinés à le faire prospérer et respecter.
A partir de cet exposé le débat s’est ouvert sur cette hésitation entre deux objectifs, théoriquement pourtant complémentaires et le flou que cela entretenait sur l’objectif du multilatéral francophone.
La question du choix du secrétariat général -chargé d’impulser la dynamique et de faire valoir l’unité dans la diversité- et des modalités de sa désignation est apparue comme étant centrale pour les participants. Un certain nombre de suggestions ont été mises sur la table, dont une particulièrement intéressante émanant de Benjamin Boutin, universitaire et président de « Francophonie sans frontières » et consistant notamment à faire auditionner par l’APF les candidats à la fonction sur leur programme.
Une certaine unanimité s’est faite sur l’importance d’un Secrétaire général de très haut niveau incarnant la Francophonie afin de permettre à cette Institution modeste en taille et en matière de budget, mais forte de ses remarquables potentialités liées à son vaste espace géographique et économique et au fait de réunir des pays appartenant tant au sud global qu’au nord collectif, d’être audible sur la scène mondiale, notamment en se positionnant sur certaines niches avec un focus sur le plan linguistique .
Les échanges ont été riches et variés et le dîner s’est terminé par un échange de cartes visite entre les participants. Un point important, il faut noter que toutes les générations étaient présentes autour de la table, attestant que la Francophonie, que l’on a parfois tendance à considérer comme dépassée, reste un concept moderne !
Merci à tous les participants d’avoir animé ce premier dîner débat du Cercle des anciens et amis de l’OIF.
Nous nous retrouverons en Septembre pour un événement Cambodgien dans la perspective du sommet et un dîner débat autour de l’avenir du franc CFA, et nous espérons pouvoir vous proposer un voyage francophone en Égypte à l’occasion du prix Boutros Boutros-Ghali !